La souffrance n’effraie pas Edil. Sur ses 25 ans d’expérience professionnelle, il en a passé 13 à la clinique du professeur Nazaraliev, praticien en anesthésie-réanimation. C’est contre l’avis de ses parents qu’il est entré à l’institut médical. Ni sa mère, professeur, ni son père, historien, n’ont pas pu lui faire changer d'avis. Apparemment, le fait d’avoir assisté, enfant, à la mort d'un proche l’avait impressionné.
Les situations cocasses, mais aussi souvent dangereuses ne sont pas rares dans l’exercice quotidien de sa fonction. Il se souviendra toujours de ce patient dont la pression artérielle avait chuté après la pose d’un goutte à goutte. De ce fait, sa vue s’était brouillée et il a été pris d’une soudaine attaque de panique et appelé le médecin. Lorsque celui-ci est arrivé, le patient a sorti un pistolet de dessous son oreiller pour le pointer sur la tempe du médecin. L’infirmière, arrivée en renfort, a bien réagi. Conformément aux instructions du médecin, elle a injecté un médicament au patient, dans le but de faire redescendre sa pression artérielle. Il put rapidement retrouver ses facultés visuelles. Quant à l’arme, il s’avéra qu’elle n’était pas chargée!
Lorsque le docteur Abychkaev se repose de son travail acharné, il prend alors soin de ses petits-enfants ou s’offre une partie d’échecs.
